Radeaux

L’équipe de création:
Auteur du livret : Christian Siméon
Compositeur : Xavier Rosselle
Mise en scène : Jean-Marie Lejude
Lumière et scénographie : Thierry Vareille
Costumes : Emilie Kayser

 

Représentations:
Opéra de Reims: 27 et 28 novembre 2009
Au Nouveau relax à Chaumont:  10 décembre 2009
Les 7 collines à Tulle: 12 janvier 2010
Salle Aragon à Saint Dizier: 12 mars 2010
LA COMETE SCENE NATIONALE - CHALONS EN CHAMPAGNE: 16 Mars 2010
Théâtre des Quatre Saisons à Gradignan: 30 mars 2010

Distribution
Chef d’Orchestre : Ruth Schereiner
Chanteurs/Interprètes :
Ghyslaine Raphanel : Alice et Alma
Matthieu Lécroart : Philippe et Géricault
Steeve Brudey : Youssef et Joseph
Mathieu Muglioni : Delacroix
Pwembe Mwanaku : Abdou
Ghassan El Hakim: Amir
        
Musiciens :
Saxophone : Thomas Gobert
Violoncelle : Alexandre Lacour
Percussions : Vincent Lecrocq

COPRODUCTION
Le Grand Théâtre de Reims
Césaré, Centre national de création musicale
Les 7 Collines, scène conventionnée de Tulle


A propos de la mise en scène
Le tragique, l'homme se l'invente et se l'impose; l'artiste le transpose. Géricault n'a pas inventé "le radeau de la méduse" pas plus qu'un contemporain "les boat-people". Deux siècles séparent ces bateaux de fortune et d'infortune mais les parallèles se rejoignent ici, au centre de la mer. Dans "Un rêve de pierre", Michel Schneider nous dit de Géricault "qu'il fut le peintre de ce qui fuit, meurt, disparait". Epitaphe d'une actualité criante. Criante, en effet, la désespérance d'un monde qui pousse l'homme à l'inéluctable. Criantes la détermination et sa dérision.
Quels mots pour dire les cris?
Quelle musique?
Il sera une fois, une histoire de femmes et d'hommes; une histoire en forme de chœur. Il sera une fois, un chant déguisé en destin.
Ces "médusés" seront cet ange de Baudelaire,
"Imprudent voyageur
 qu'a tenté l'amour du difforme,
 au fond d'un cauchemar énorme
 se débattant comme un nageur,
 et luttant contre un gigantesque remous
 qui va chantant comme les fous
 un malheureux ensorcelé
 cherchant la lumière et la clé"………

Il est à peine estompé le "Radeau" de Géricault, que le ressac livre son chant à des rafiots clandestins……

Jean-Marie Lejude        


A propos du texte
J’ai rencontré Jean Marie Lejude lors de sa magnifique mise en scène du texte « Hyènes ou le monologue de Théodore Frédéric Benoît » en 2006.
Deux ans plus tard, il me propose d’écrire un livret d’Opéra.
Et cette proposition répond à plusieurs envies : d’une part travailler avec lui, d’autre part me confronter aux difficultés et aux spécificités que ce genre génère, enfin collaborer de nouveau avec un compositeur, ce que j’ai eu déjà l’occasion de faire sous une forme légère pour la comédie musicale « Le cabaret des hommes perdus ».

Mais ce qui m’a convaincu absolument est la force du sujet : Le radeau de la Méduse, du fait divers épouvantable et symbolique, à la genèse du tableau légendaire du peintre Géricault, et à son écho aujourd’hui.
Car l’image du radeau de la Méduse est d’une totale actualité.
Poussés par la misère ou la peur, des milliers d’hommes et de femmes meurent aujourd’hui en essayant de traverser la Méditerranée dans un silence insupportable.
Criminels au vu des règles légales de la politique migratoire européenne, guère compatibles avec les droits de la personne, ce sont les plus pauvres qui s’exposent au danger d’une traversée en mer à haut risque, des ressortissant sénégalais ou algériens qui fuient leur pays sur des esquifs de fortune et dont les survivant s’échouent sur les plages du sud de l’Europe de Schengen.
D’après les données officielles, ces boat people ne forment qu’un tout petit pourcentage des quelque 500 000 personnes qui, année après année, franchissent la frontière sud de l’UE clandestinement et illégalement.
Mais ils font peur.

Il y a là évidemment matière à raconter.
Matière à livret.
Il n’est pas question d’analyser politiquement, sociologiquement, économiquement, le phénomène des boat people.
Pas question de trouver dans l’oeuvre en cours des justifications porteuses de bonne conscience facile.
Il n’y a pas de leçon à donner.
Il faut juste raconter ces histoires d’hommes et de femmes, en des temps différents (19ème et 21ème siècle), en des lieux différents (les côtes de l’Afrique, l’atelier de Théodore Géricault, une plage de Sardaigne, les planches du radeau), qui toutes vont conduire à cette même image : Le radeau de la Méduse.

Christian Siméon
Le 18 novembre 2007


A propos de la musique
La plupart des opéras sont écrits sous la forme d’un travail hiérarchique, (écriture du texte, puis de la musique et le tout est mis en scène).

    La particularité de notre projet est la rencontre d’un metteur en scène, un écrivain, un scénographe et un musicien, pour faire un travail commun en spirale ou chacun nourrit l’autre, en ayant un but et un sens commun, mais sans savoir par quel chemin y arriver.

    Quelques points de départ:

    Trouver un espace scénique inhabituel avec un petit ensemble de musiciens sur scène, un chœur de chanteurs d’où émerge des solos, relayés et enrichis par un dispositif électroacoustique.

    Un texte chanté ou un chant sans texte pour développer dans l’imaginaire, la dramaturgie. Une formation inhabituelle avec une palette et des combinaisons de timbres et de sonorités importantes, pour colorer la voix parlée, chantée, parlée-chantée, hurlée, chuchotée…
    
Sur ce thème extra-musical de l’exil à tout prix, inventer des techniques de composition les plus adéquates où l’inspiration puisée hors de la musique génère la forme, l’écriture et la présentation. Une musique contemporaine non illustrative construite sur des complicités et des affrontements.

                                                                                                              
                                                                                                                Xavier Rosselle

Scénographie