thierry le luron dernière apparition

A un moment, il m'a parlé pour la première fois de Jorge, de sa disparition : "Il est mort du sida, j'ai vu sa famille, j'ai pleuré." Il suçait son pouce et, en plus, il était gaucher ! Tout de même, un jour de 1986, en mars, huit mois avant son décès, il vous confie des choses... On rentrait de Bretagne, en voiture. À la fin de l'année, sa mère l'inscrit, sans le prévenir[Si 15],[Lu 6], aux auditions de la célèbre émission de télévision de Raymond Marcillac, Télé Dimanche, qui propose chaque semaine un télé-crochet intitulé Le jeu de la chance[Mo 10]. Thierry Le Luron ne pense qu'à remonter sur scène et veut à tout prix préserver le secret de son état de santé. Thierry Le Luron n'a pas supporté les violentes critiques du journaliste à l'encontre de son ancien spectacle[Pe 8] et ne croit pas à la véracité de son histoire d'amour, Mourousi étant réputé fêtard et connu, dans le Tout-Paris du moins, pour ses aventures masculines. Dans le premier, on le retrouve aux côtés de Chantal Goya[Ak 24]. « La vie est si courte, après tout », de Martine Simon-Le Luron, éd. Quand le journaliste l'interroge : « Thierry, on m'a affirmé que vous aviez le sida », l'humoriste rétorque : « Désolé, messieurs les calomniateurs, je ne suis pas mourant. Très populaire dans les anciennes colonies françaises, Thierry Le Luron est souvent reçu par les plus hauts dirigeants des pays qu'il visite, notamment Omar Bongo ou Mobutu[Ak 5]. En 1969, quand il écrit au présentateur Jacques Courtois pour participer à son émission Et avec les oreilles, vous ne savez rien faire ?, il assure savoir imiter les voix de Charles Aznavour, Richard Anthony, Salvatore Adamo ou Maurice Chevalier[Mo 36]. C'était presque une réaction infantile de ma part. Premières confidences exclusives. La « bande de Le Luron » comprend notamment Jacques Collard, Jacques Pessis, Pierre Guillermo, François Diwo, Luc Fournol et Bernard Mabille. Thierry Le Luron aurait appris être atteint d'un cancer dès 1984, l'obligeant à effectuer plusieurs séjours rapides aux États-Unis pour consulter des spécialistes[Ak 11]. Exigeant, vigilant, parfois coléreux sans être rancunier. Jacques Pessis, La France de Thierry Le Luron, 2006. C'est avec cette même voix qu'il enregistre son premier disque, Le Ministère patraque, parodie de la célèbre chanson de Gaston Ouvrard. En septembre 1984, alors que son nouveau 33 tours, Le Luron interdit, est fait disque d'or, l'imitateur apprend qu'il est atteint d'un cancer métastatique[Ak 10]. Le 14 février 2012, dans l’émission de Philippe Vandel Tout et son contraire, Jacques Pessis déclare : « Thierry Le Luron était un grand ami... En réalité il est mort du sida — il le savait d’ailleurs lui-même — mais il y a une raison : c’est-à-dire qu’il avait une assurance-vie et des dettes. Comment était l'homme au travail? Quels on été leurs rapports, ensuite? Claude François The Best For Ever. Enfermé dans une chambre de l'hôtel de Crillon, il décrit la réalité de sa maladie à Daniel Varsano dans une lettre : « J'ai commencé la chimio le 23 septembre dernier. Il fut sauvé par un antibiotique tout nouveau, la tétracycline. Vous écrivez que vous ne vous attendiez pas au décès de votre frère, alors qu'il était à bout de forces. L’imitateur, rendu méconnaissable par la maladie, voit sa santé se détériorer rapidement et s’isole dans sa suite de l’hôtel de Crillon. Il était épuisé de lutter. Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République avec un peu plus de 51 % des suffrages exprimés. Avant d'entrer en scène, il avait la bouche pâteuse, plus du tout de salive, et se mordillait les lèvres. À la fin de l'émission, après avoir évoqué son actualité, l'imitateur prend la voix de Guy Lux, annonce « notre Gilbert Bécaud national » et entonne avec la voix du chanteur les premières notes de L'emmerdant, c'est la rose, parodie de L'important c'est la rose[Mo 17]. Cette dernière explication fut reprise par la presse après l'annonce officielle du cancer de Thierry[n 5]. Il devenait impatient, presque odieux. Danièle Gilbert was born on March 20, 1943 in Chamalières, Puy-de-Dôme, France. J'ai connu des ruptures professionnelles éclatantes. Dans la nuit du 12 au 13 novembre, à bout de forces, il est transféré en urgence à la clinique du Belvédère à Boulogne-Billancourt, en service de réanimation[Mo 30],[Si 25]. Si l'événement est largement commenté dans la presse, qui salue la liberté de ton des deux artistes, plusieurs amis de Thierry (son producteur, notamment) désapprouvent cette vengeance publique dont l'attention s'est essentiellement portée sur Coluche[Mo 20]. Concernant son hospitalisation de décembre, il déclare avoir été victime d'une « douleur intolérable » liée à une sciatique et une bronchite, après de nombreuses et épuisantes représentations au Gymnase. Quand notre reporter lui demande s'il se voit en octogénaire, il sourit: «J'aimerais finir mes jours dans les vignes de Margaux. Thierry Le Luron a toujours eu une prédilection pour les imitations de chanteurs de variétés ou d'opérettes, ses premières idoles dont il collectionnait les autographes et reproduisait la gestuelle étant enfant[Mo 35]. Il était un survivant, doté plus tard d'une force et d'une résistance étonnantes face à la maladie. Le Luron en liberté lui permet de retrouver un plateau tournant pour changer de décor rapidement, passant ainsi de l'Assemblée nationale à un plateau de télévision, du jardin de Raymond Barre à la loge d'Adolphe Benito Glandu, concierge du 22, rue de Bièvre. Il a été décidé, en accord avec ses producteurs arrivés sur place à cinq heures du matin, et le directeur du palace, prévenu à six heures du matin, de transporter discrètement la dépouille de Thierry Le Luron dans une ambulance et non un corbillard jusqu'à la morgue de la Clinique du Belvédère, à Boulogne-Billancourt. La stupéfaction du présentateur est d'autant plus forte que la chanson n'a pas été répétée l'après-midi et que Thierry Le Luron s'amuse à faire reprendre en chœur son refrain par un public venu de Lille, dont l'ancien Premier ministre socialiste Pierre Mauroy est le maire, avant de s'adresser directement au président, face caméra, en chantant « Je dédie au président, cette chanson, ce poème, en forme de requiem pour ses tympans[15] ». La performance impressionne le public qui le plébiscite largement et le déclare vainqueur pendant plusieurs semaines consécutives, avec des chansons comme Toison d'or de Francis Lopez, Exodus d'Édith Piaf ou La Quête de Jacques Brel[8]. Pourtant, dès le 1er septembre suivant, Jacques Abergel et Philippe Gildas, alors directeurs de l'antenne et des programmes d'Europe 1, confient à Thierry Le Luron la présentation d'une nouvelle émission, Les Lurons d'Europe 1, diffusée tous les jours entre onze heures et midi[Pe 3]. Il était installé au Crillon, le temps des travaux de son appartement, rue du Cherche-Midi. De nombreux témoignages d'amis ou collaborateurs affirment que l'imitateur était parfaitement conscient de la réalité de sa maladie, dont il aurait été informé à sa sortie de l'hôpital Lariboisière en janvier 1986. En 1980, Thierry m'a dit : "Tu t'occupes de moi !" Mon frère va même devenir son préféré. Après les vacances, le jeune garçon annonce à ses parents qu'il désire arrêter ses études pour se consacrer entièrement à sa passion[Lu 2], ce qu'ils acceptent à la seule condition qu'il réussisse rapidement à vivre de ce métier[Mo 6],[Si 13]. De nombreux hommes politiques viennent assister au spectacle, dont Jacques Chirac, Jacques Chaban-Delmas, Raymond Barre ou l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, qui s'amuse de son imitation et félicite son auteur à l'issue de la représentation[Ma 10]. Encore mineur, il débute avec succès sur les scènes de plusieurs cabarets parisiens, où il imite essentiellement ses idoles, des chanteurs de variétés ou d'opérettes. J'ai botté en touche, en invoquant la fatigue du voyage. Mon frère avait fait son deuil de chanter. Interview intégrale - Thierry Le Luron. L'humoriste entame sa tournée de spectacles dans toute la France en juillet et août 1986 et ironise sur ceux qui annoncent sa mort. Thierry était généreux, dépensier. De cette maladie. Le 28 janvier 1986, un mois après l'interruption du spectacle, il reprend Le Luron en liberté au Gymnase, non sans difficultés[Ak 15]. Alice Sapritch - Je suis heureuse (1976) - Duration: 3:01. La disparition de leur mère Huguette, il y a trois ans, lui a permis d'affronter les souvenirs qui la hantent. Il en rédige une longue, à l'intention de sa mère, à qui il confie sa solitude permanente et l’amour de son métier qui, seul, lui a offert ses plus belles joies[Si 24]. Dans le plus grand secret, il multiplie les allers et retours aux États-Unis où il consulte des spécialistes, qui se montrent pessimistes sur l'espérance de vie de leur patient[Ak 11]. Puis une bronchite s'est transformée en pneumonie, le début d'une série qui durera toute sa vie, sans parler des sinusites et autres pharyngites. Le 4 avril 2016, à l'occasion des 30 ans de sa disparition, France 3 diffuse « Thierry Le Luron, le miroir d'une époque », réalisé par Mathias Goudeau[24]. Dans des décors luxueux, changeant entre chaque sketch grâce à un plateau tournant, l'imitateur s'offre un « one man show théâtral[Ma 8] » où des extraits vidéos de l'Ina doublés par l'artiste succèdent à des bruitages pré-enregistrés et une bande-son composée par un orchestre de quarante musiciens[Ma 9]. A sa mort, ma mère a beaucoup souffert. Thierry était persuadé qu'il allait s'en sortir. Dalida, Soundtrack: L'instinct de mort. Entre nous, c'était léger, agréable.Pensez-vous, comme votre mère, qu'il était homosexuel? La présence de ses enfants et petits-enfants n'a rien changé à sa peine, en tout cas au début. Thierry Le Luron teste chaque soir auprès de ses amis ses derniers portraits féroces. Dans De bruit et de fureur (Plon, 2016), Virginie de Clausade indique qu’il apprend qu'il est porteur du VIH le 8 janvier 1986[16]. » (, Le jeune garçon écrit « Je vous écris dans l'espoir d'être un jour auditionné par vous car j'aimerais faire du Music-hall mon métier, ayez la gentillesse de me répondre si vous pensez que ça en vaille la peine. Hélas, la maison de disques est en faillite[Mo 7] et son directeur ne peut rien lui promettre d'autre que de le rappeler si la situation s'arrange. La dernière modification de cette page a été faite le 30 décembre 2020 à 14:35. Encore mineur, il débute avec succès sur les scènes de plusie… De 1979 à 1982, il présente sur France Inter une émission quotidienne, Le Luron de midi, toujours avec Pierre Desproges, Lawrence Riesner et Bernard Mabille auxquels s'ajoute Bernard Pilot. À Paris, Thierry Le Luron est installé dans une suite de l’hôtel de Crillon, qui domine la place de la Concorde[Mo 26], le temps nécessaire aux travaux de son nouvel appartement, rue du Cherche-Midi[Si 21], qu'il n'habitera jamais. Et comme pour marquer sa volonté d'entamer une nouvelle époque, il se réconcilie en décembre avec son auteur Bernard Mabille dans les locaux de la Maison de la Radio à Paris[Ma 1]. Les premiers effets lui rendent une certaine vitalité même si elle est ponctuée de fréquentes rechutes, qu'il confie par téléphone à Line Renaud[Ak 17]. Il fait ses études au collège Paul-Langevin de Bagneux, au lycée Lakanal à Sceaux puis au lycée de Châtenay-Malabry[2]. Je ne communique plus que par de petits bouts de papier et mes messages se font de plus en plus laconiques. Ses premiers spectacles sont essentiellement musicaux et font la part belle à des chanteurs d'opérettes comme Paulette Merval et Marcel Merkès, Tino Rossi ou André Dassary. Martine Simon-Le Luron, La vie est si courte, après tout. C'était un peu comme si je n'avais pas le droit de souffrir autant qu'elle. Puis il m'a proposé de l'accompagner à un spectacle, et d'aller dîner ensuite. Ensuite, j'ai commencé à perdre mes cheveux. Thierry Le Luron est mort le 13 novembre 1986 à 4 h 30 du matin dans la suite 440 qu'il occupait à l'Hôtel de Crillon, veillé par le professeur Léon Schwartzenberg et deux infirmières. Le livre enquête consacré à Thierry Le Luron par Virginie de Clausade (De bruit et de fureur - éditions Plon - 2016), petite-fille de Roland Hubert de Clausade et nièce de Hervé Hubert de Clausade, producteurs et amis de l'artiste mais aussi témoins directs des circonstances de sa fin, vient contredire cette version. Le 13 octobre 1986 sur Europe 1, il fait encore semblant d'être en pleine forme et quand Jean-Pierre Elkabbach lui demande de confirmer que « ça va », il répond en riant « Vous viendrez voir ! Thierry avait 17 ans. Thierry lui appartenait, en quelque sorte. Optimiste, il répond à l'ironie d'un hôtelier qui lui prédit la faillite, avec ces mots : « Dites-moi, vous fermez votre hôtel, vous, quand un client s'en va[Ak 1] ? Après, dans sa loge, il était méconnaissable, décomposé, hagard, livide, amaigri, angoissé, égaré et vide. Quelques jours plus tard, avec l’aide de son amie Line Renaud et grâce à l’influence du Premier ministre Jacques Chirac[Mo 23],[Si 20], il est admis à l’hôpital de Bethesda, à côté de Washington aux États-Unis, pour y subir un traitement expérimental contre le sida à base d'Interleukine 2[Ak 16]. On m'a téléphoné à 6 heures du matin pour m'annoncer que c'était la fin. Paris Match. Il termine ensuite sa saison au théâtre, épuisé et multipliant les trous de mémoire, puis s'envole pour les États-Unis afin d'y suivre un nouveau traitement.
thierry le luron dernière apparition 2021